Deux habitants de Thuong qui utilisent quotidiennement leur installation.

Vietnam - Deux ans après la réalisation du projet, cuisiner au biogaz fait partie du quotidien des ménages. - Mettre en place des structures de santé de proximité semble vital, vu l’apparition de certaines épidémies.

Le projet, réalisé en 2015, avait permis à 163 ménages les plus défavorisés de la commune de Dai Phuoc dans le delta du Mékong de se doter d’installations de biogaz et à 225 ménages d’obtenir du matériel de biogaz amélioré. Deux ans plus tard, notre coordinatrice au Vietnam, Trinh, a rendu visite aux bénéficiaires.

Impacts à plusieurs niveaux

Les installations de biogaz ont complètement changé le quotidien des habitants. En utilisant cette énergie renouvelable, ils réduisent leurs dépenses, économisent du bois de chauffe et le temps qu’ils utilisaient auparavant pour chercher de l’eau. L’effet bénéfique sur l’environnement de la commune et de la santé des habitants est indéniable. Les villageois ont aussi remarqué une nette diminution des coupes de bois autour du village. La mauvaise odeur due à l’élevage d’animaux a également diminué, car les déchets d’origine animale sont maintenant mis dans les cuves à biogaz.

Mai Han témoigne: « Mon jardin est beaucoup plus propre maintenant! Et surtout, le biogaz est nettement moins cher que le bois de chauffage. » En effet, grâce aux installations, une majorité de bénéficiaires peut économiser jusqu’à CHF 10.– par mois, ce qui est non négligeable, vu la pauvreté de la population.

Ancré dans le quotidien

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 95 % des bénéficiaires utilisent le biogaz. À la fin du projet, plusieurs familles utilisaient encore du gaz industriel liquéfié et du bois collecté dans le village. Une forte majorité de familles n’utilisent plus que le biogaz pour cuisiner. Plusieurs facteurs ont contribué à ce succès: des formations techniques et d’entretien, la mise en place de groupes d’entraide, un investissement conséquent et une responsabilisation de chaque famille. Seule l’utilisation du résidu comme engrais n’est pas encore pleinement adoptée. On prendra ce point en compte dans les projets futurs.

Le biogaz comme énergie alternative et renouvelable continue de faire ses preuves et les changements au sein des villages sont impressionnants. C’est une voie à suivre.

Roman Twerenbold