L’infirmier échange avec une femme venant d’accoucher.

Madagascar - La réhabilitation du centre de santé d’Ampanataovana a permis d’améliorer la qualité de la prise en charge de 10’000 personnes. Un changement inespéré dans un village au bout du monde.

Après avoir parcouru la piste défoncée, durant plus de deux heures depuis Antsirabé, on aperçoit les toits tout neufs qui scintillent. Le centre de santé d’Ampanatoavana est perdu dans les montagnes à 1’700 mètres d’altitude. Il vient de terminer sa mue.

Une structure de référence

« C’est la première fois que nous sommes écoutés », témoigne Edmond Ranaivomanana, 67 ans. « Le centre de santé est presque luxueux. La disponibilité en eau, froide et même chaude grâce au chauffe-eau solaire, ainsi qu’un hébergement pour les accompagnants sont inestimables. Auparavant, je devais acheter l’eau aux riverains et ramener le bois de chauffe. En tant qu’accompagnateur, je dormais à la belle étoile ou dans la cuisine ». Le centre est ouvert du lundi au vendredi de 8h00 à 17h00. Les samedis et dimanches et au-delà des heures réglementaires, l’équipe médicale est disponible pour accueillir les urgences 24h/24. Le logement pour le personnel se situe dans l’enceinte du poste, ce qui garantit une présence continue. Anjatiana Rakotonirainy, infirmier chef du centre de santé, précise :

« A Madagascar, plus les lieux sont éloignés et enclavés, plus les infrastructures sont précaires et vétustes. Je suis vraiment chanceux de bénéficier d’une telle infrastructure en étant aussi éloigné de la capitale. Je n’avais jamais vu un tel dispensaire en milieu rural. Votre équipe a pris soin de diagnostiquer les besoins les plus essentiels de la population pour que le centre soit fonctionnel ».

Etablir la confiance

L’infirmier-chef explique : « Actuellement, le nombre de consultations est en-dessous des attentes, mais la tendance mensuelle est en augmentation. Il faut rétablir la confiance avec la population. C’est difficile, car elle a été malmenée pendant des années de prise en charge défaillante. Pour le moment, les consultations sont gratuites. Seuls les médicaments sont facturés à des tarifs sociaux, excepté pour les femmes et les enfants de moins de 5 ans pour qui les frais sont pris en charge par un programme spécifique. L’hébergement pour les accompagnants permet aussi de réduire les coûts qui incombaient auparavant aux familles. Tout est fait en sorte que les frais occasionnés soient aussi minimes que possible pour favoriser les consultations et éviter des complications. »

La santé pour tous n’est désormais plus théorique dans la région d’Ampanataovana.

Xavier Mühlethaler