Travail de groupe dans l’école d’Iquitos.

Amazonie péruvienne - Impressions de la visite d’une lycéenne au Centre d’éducation bilingue et interculturel d’Iquitos.

Tables en cercle, travaux de groupe, nombreux échanges, cours interactifs : le Centre d’éducation bilingue et interculturel dans lequel j’ai été immergée pendant deux jours, à Iquitos, diffère en de nombreux points de celui que j’ai connu à Lausanne. Cette école accueille cette année 107 étudiants de 18 à 20 ans, répartis dans des classes de 25 élèves qui souhaitent pouvoir devenir eux-mêmes enseignants. Leur particularité est qu’ils sont originaires de quatre populations indigènes ayant chacune leur propre langue et culture. Ils vivent ensemble durant leur cursus dans des bungalows situés dans la forêt. Les classes se trouvent à proximité. Les cours sont dispensés dans des pavillons sur pilotis, ouverts sur la forêt, la rivière, et la pisciculture. Les chants des oiseaux, le vol d’un énorme papillon et la présence d’un chat ont accompagné les cours auxquels j’ai assisté.

L’échange comme pédagogie

La pédagogie appliquée n’a pas pour prétention de former l’élève afin qu’il entre dans les moules de la société.

 

Le Centre d’éducation bilingue permet à chaque étudiant de faire part de ses acquis, de ses connaissances en fonction de sa langue propre et de sa culture. Les élèves n’apprennent pas uniquement de leurs huit enseignants, mais également de leurs camarades et de deux spécialistes des communautés indigènes qui les accompagnent. Les nombreux travaux de groupe, se présentant par exemple sous forme de brainstorming ou de jeux collectifs, permettent de mettre en commun et de partager ce que chacun a appris dans son peuple, dans sa vie ou lors de travaux pratiques extérieurs.

Des testeurs de pratiques

Les membres de la direction mettent en avant le fait que, selon eux, c’est en pratiquant que les élèves apprennent le mieux. Les cours qu’ils suivent ne se contentent donc pas de leur transmettre des connaissances diverses, mais également des méthodes d’apprentissage. Ils sont les testeurs de pratiques qu’ils appliqueront eux-mêmes plus tard, sur des plus jeunes, comme l’ont été les 1238 enseignants déjà formés dans ce centre. J’ai beaucoup apprécié cette pédagogie et j’aurais aimé la vivre, au moins en partie, durant mes propres études.

Oriane (18 ans)