Les femmes shipibos sont fières de leur jardin.

Amazonie péruvienne - Des femmes indigènes se mobilisent pour la santé et pour remettre à niveau le savoir indigène en la matière.

Lily de la Torre est une avocate péruvienne qui a consacré sa carrière à défendre les intérêts des peuples indigènes de l’Amazonie péruvienne. Au cours des derniers 30 ans, Nouvelle Planète a soutenu plusieurs petits projets qui ont bénéficié de son travail. Depuis 2022, elle collabore avec le peuple Shipibo. Dans le cadre de sa fondation, Madre Selva « Forêt Mère », l’avocate a voulu répondre aux besoins de la population shipibo en matière de santé.

18 jardins aménagés

Grâce à un soutien initial de Nouvelle Planète, une équipe a été constituée avec Lily de la Torre, une leader indigène et un expert indigène en plantes médicinales. Elle a organisé une série de rencontres avec les mères de familles de deux communautés indigènes. Dans un premier temps, elle a pris connaissance des maladies les plus fréquentes qui affligent la population : dysenterie, fièvre, toux, anémie, parasites intestinaux et autres.

Ensuite, elle a identifié avec les participantes une vingtaine d’espèces de plantes médicinales permettant de traiter ces maladies. Dans la plupart des cas, ces plantes étaient déjà présentes sur place, dans la forêt avoisinante ou dans certains jardins. Elle a également acheté des plantons de certaines espèces et les a distribués. Aujourd’hui, les femmes shipibos ont aménagé 18 jardins médicinaux. Elles ont discuté et expérimenté la préparation de remèdes spécifiques, menant à la rédaction d’un livret de recettes riche en illustrations, dont un exemplaire a été remis à chacune des participantes.

Demande de la population locale

Cette démarche simple est centrée sur les besoins exprimés par la population locale. Celle-ci l’a accueillie avec enthousiasme. Habituellement, elle est plutôt laissée à elle-même par les services publics de santé. De nombreuses autres communautés shipibos ont demandé à ce qu’il y ait une suite, et qu’elles puissent bénéficier à leur tour de cette remise à niveau du savoir indigène qui a tendance à se perdre au fil du temps.

Aurélien Stoll